C’est le fardeau des survivants dans tous les conflits. Raconter l’horreur à laquelle ils ont échappé. Donner une voix à ceux qui n’ont pas eu cette chance.

Cinq semaines avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la journaliste russe Elena Chernenko s’était moquée des demandes que Vladimir Poutine avait adressées à l’Ukraine et à l’OTAN.

« Imaginez que vous jouez au baseball. Votre équipe a seulement le droit d’attraper des balles alors que l’autre peut en lancer et en attraper. Qui remportera la partie ? C’est comme ça qu’on joue, et ça n’a pas de sens. »

Quoi ? Un socialiste à la tête de New York, la ville qui a mis au monde les Rockefeller et les Trump ? Depuis l’élection de mardi, nombreux sont ceux qui parlent de la victoire de Zohran Mamdani comme d’un miracle.

Même après avoir cumulé bien des kilomètres au compteur du journalisme, il m’arrive d’avoir des révélations sur mon métier, sur la manière de le pratiquer.

Il y avait de quoi s’enthousiasmer lundi en regardant les images en provenance du Moyen-Orient. Enfin, des larmes qui portaient en elles la joie et non la douleur. Enfin, un peu de soulagement après deux ans d’un supplice à n’en plus finir.

Il y a deux ans en ce 7 octobre, les Israéliens et les Palestiniens de Gaza sont entrés dans un grand tunnel très sombre.

Le principal avantage d’assister à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, c’est que le « Qui est qui » de la scène internationale y est aussi. Des dirigeants par dizaines, bien sûr, mais aussi les poids lourds de la société civile qui espèrent s’en faire entendre.

Deux visions du monde s’opposent au lutrin de l’Assemblée générale des Nations unies depuis une semaine.

Ronen Neutra bouillait sur place vendredi matin dans le sous-sol du siège des Nations unies. Père d’un otage retenu à Gaza par le Hamas depuis les attentats du 7 octobre 2023, il venait tout juste d’assister au discours du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, devant l’Assemblée générale de l’ONU.